Introduction
L’utilisation des plantes médicinales, aussi appelées phytomédicaments, est une pratique millénaire présente dans toutes les cultures du monde. Aujourd’hui encore, plus de 80 % de la population mondiale utilise des remèdes à base de plantes pour leurs soins de santé primaires selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS, 2021). En Afrique, cette proportion atteint 90 %, et au Cameroun, les médecines traditionnelles à base de plantes sont largement employées, parfois en association avec les médicaments modernes (WHO, 2023).
Cependant, l’association non contrôlée des plantes et des médicaments peut entraîner des interactions médicamenteuses, compromettant l’efficacité des traitements ou provoquant des effets indésirables graves. Selon une revue publiée sur PubMed, environ 20 % des patients combinant traitements à base de plantes et médicaments présentent des interactions cliniquement significatives (Posadzki et al., 2013).
Les risques liés aux interactions plantes-médicaments
1. Modification de l’efficacité du médicament
Certaines plantes peuvent accélérer ou ralentir le métabolisme des médicaments en agissant sur les enzymes hépatiques comme le cytochrome P450. Par exemple :
- Le millepertuis (Hypericum perforatum) diminue l’efficacité de nombreux médicaments (antidépresseurs, contraceptifs oraux, antiviraux) en induisant l’enzyme CYP3A4 (Izzo & Ernst, 2009).
- Le pamplemousse inhibe cette même enzyme, augmentant la concentration de certains médicaments comme les statines, ce qui accroît le risque de toxicité (Bailey et al., 2013).
2. Effets indésirables accrus
Les plantes peuvent renforcer les effets secondaires des médicaments. Par exemple :
- Le ginkgo biloba, utilisé pour la mémoire, peut accroître le risque de saignement lorsqu’il est associé à des anticoagulants comme la warfarine (Izzo & Ernst, 2009).
- Le ginseng, souvent utilisé comme tonique, peut interagir avec les antidiabétiques, provoquant une hypoglycémie.
3. Réduction de la sécurité des traitements
Dans certains cas, les patients peuvent croire qu’un traitement à base de plantes est suffisant, ce qui les pousse à interrompre ou réduire leur traitement médical, compromettant ainsi leur prise en charge.
Précautions à prendre
1. Informer les professionnels de santé
Les patients doivent toujours informer leur médecin ou pharmacien s’ils consomment des plantes médicinales, même occasionnellement.
2. Éviter l’automédication
L’association de plantes et de médicaments doit être encadrée par un professionnel de santé compétent, notamment un pharmacien ou un médecin spécialisé en pharmacologie ou médecine traditionnelle.
3. Privilégier les sources fiables
De nombreux produits à base de plantes disponibles sur le marché ne sont pas contrôlés, surtout dans le secteur informel. Il est préférable d’utiliser des produits enregistrés par les autorités sanitaires.
Enjeux spécifiques au Cameroun
Au Cameroun, la vente de médicaments dans la rue et l’utilisation non encadrée des plantes médicinales sont courantes. Cette réalité pose un risque majeur pour la santé publique. Le site mboapharma.cm contribue à réduire ce phénomène en informant la population sur les médicaments homologués, leur disponibilité en pharmacie, et les pharmacies accréditées.
Conclusion
Le mélange de plantes médicinales et de médicaments n’est pas anodin. Il existe un risque réel d’interactions dangereuses. Une communication claire entre patient et professionnel de santé est essentielle pour éviter les effets indésirables.
Pour en savoir plus sur les interactions médicamenteuses et comment protéger votre santé, consultez notre 5 Conseils Pour Eviter Les Faux Medicaments, notre article sur Quels Sont Les Médicaments Les Plus Contrefaits En Afrique ?
Foire Aux Questions (FAQ)
Peut-on associer des plantes et des médicaments sans danger ?
Dans certains cas, oui, mais cela doit toujours être validé par un professionnel de santé.
Quelles plantes sont les plus à risque d’interaction ?
Le millepertuis, le ginkgo biloba, le ginseng, l’ail, la réglisse et le pamplemousse sont parmi les plus concernées.
Quels sont les signes d’une interaction ?
Apparition de nouveaux symptômes, inefficacité du traitement, saignements, troubles digestifs, etc.
Que faire en cas d’effet indésirable ?
Consultez immédiatement un médecin ou un pharmacien.
Pour votre santé, consultez les notices et la disponibilité de vos médicaments sur mboapharma.cm avant toute association avec des plantes.
Références
- WHO. (2023). Traditional medicine. Lien
- Posadzki, P., Watson, L., & Ernst, E. (2013). Herb-drug interactions: an overview of systematic reviews. Lien
- Izzo, A.A., & Ernst, E. (2009). Interactions between herbal medicines and prescribed drugs: a systematic review. Lien
- Bailey, D.G., Dresser, G.K., & Arnold, J.M. (2013). Grapefruit-medication interactions: forbidden fruit or avoidable consequences? Lien