Indication
Antibioprophylaxie des endophtalmies postopératoires après une chirurgie de la cataracte (cf Pharmacodynamie). Il convient de tenir compte des recommandations officielles concernant l'utilisation appropriée des antibactériens, incluant celles sur l'antibioprophylaxie en chirurgie oculaire.
Indications
Adultes
· Traitement curatif: 1,5 g à 2 g/jour en moyenne.
· Prophylaxie des infections post-opératoires en chirurgie: l'antibioprophylaxie doit être de courte durée, le plus souvent limitée à la période per-opératoire, 24 heures parfois, mais jamais plus de 48 heures.
o Injection intra-veineuse de 1,5 g à l'induction anesthésique à perfuser en 20 à 30 minutes
o puis réinjection de 750 mg IV toutes les 2 heures jusqu'à la fin de l'intervention.
Dans la chirurgie cardiaque et orthopédique, des réinjections de 750 mg toutes les 6 – 8 heures peuvent être effectuées pendant 24 heures, sans dépasser 48 heures.
Dans la chirurgie cardiaque avec circulation extra-corporelle (CEC), une injection supplémentaire de 1,5 g doit être effectuée après branchement de la CEC.
Pour les résections transuréthrales de prostate et les biopsies de prostate, une seule dose suffit.
Enfants et nourrissons
· Traitement curatif: 30 à 60 mg/kg/jour en moyenne.
Chez les insuffisants rénaux
En cas d'insuffisance rénale, la posologie est adaptée en fonction de la clairance de la créatinine ou de la créatininémie
Effets indésirables
Nausées, vomissements, diarrhée.
Réaction allergique : éruption cutanée, choc anaphylactique (exceptionnel)…
Anomalie de la numération formule sanguine, élévation des transaminases.
Rarement : maux de tête.
Vous avez ressenti un effet indésirable susceptible d’être dû à ce médicament, vous pouvez le déclarer en téléchargeant le formulaire.
Contre indication
Ce médicament ne doit pas être utilisé en cas d'allergie aux céphalosporines.
Votre médecin est seul juge pour prescrire ce médicament en cas d'allergie aux pénicillines.
Mise en garde
La survenue de toute réaction allergique (boutons, œdème, malaise) impose l'arrêt du traitement : consultez rapidement votre médecin. Pensez à toujours signaler vos antécédents d'allergie à une céphalosporine ou à une pénicilline.
Des précautions sont nécessaires en cas d'insuffisance rénale.
De nombreux antibiotiques peuvent provoquer des selles liquides ou une diarrhée, généralement bénigne. En revanche, une diarrhée importante survenant pendant ou dans les jours qui suivent le traitement antibiotique doit être signalée à votre médecin.
Une diminution de la fièvre ou une disparition des symptômes ne sont pas synonymes de guérison : la durée du traitement doit absolument être respectée pour éviter les rechutes ou l'apparition d'une résistance du germe à l'antibiotique.
Interactions
Problèmes particuliers du déséquilibre de l'INR
De nombreux cas d'augmentation de l'activité des anticoagulants oraux ont été rapportés chez des patients recevant des antibiotiques. Le contexte infectieux ou inflammatoire marqué, l'âge et l'état général du patient apparaissent comme des facteurs de risque. Dans ces circonstances, il apparaît difficile de faire la part entre la pathologie infectieuse et son traitement dans la survenue du déséquilibre de l'INR. Cependant, certaines classes d'antibiotiques sont davantage impliquées: il s'agit notamment des fluoroquinolones, des macrolides, des cyclines, du cotrimoxazole et de certaines céphalosporines.
Grossesse :
Aucun effet néfaste pour l'enfant à naître n'a été établi avec ce médicament. Il peut être prescrit pendant la grossesse.
Allaitement :
Ce médicament passe dans le lait maternel ; la poursuite de l'allaitement est possible, mais tout symptôme survenant chez le nourrisson devra être signalé au médecin : muguet, éruption de boutons… pouvant traduire une intolérance ou une allergie.
Surdosage
Dialyse en cas de surdosage.
Pharmacodynamie
Antibiotique antibactérien à usage systémique de la famille des bêta-lactamines du groupe des céphalosporines de 2e génération (code ATC : J01DA06 ; J : anti-infectieux).
Spectre d'activité antibactérienne :
Les concentrations critiques séparent les souches sensibles des souches de sensibilité intermédiaire et ces dernières, des résistantes : S <= 8 mg/l et R > 32 mg/l ; CMI pneumocoque : S <= 0,5 mg/l et R > 2 mg/l (voie parentérale).
La prévalence de la résistance acquise peut varier en fonction de la géographie et du temps pour certaines espèces. Il est donc utile de disposer d'informations sur la prévalence de la résistance locale, surtout pour le traitement d'infections sévères. Ces données ne peuvent apporter qu'une orientation sur les probabilités de la sensibilité d'une souche bactérienne à cet antibiotique.
Lorsque la variabilité de la prévalence de la résistance en France est connue pour une espèce bactérienne, la fréquence de résistance acquise en France (> 10 % ; valeurs extrêmes) est indiquée entre parenthèses.
Espèces sensibles :
Aérobies à Gram + : Nocardia asteroides, staphylococcus méti-S, streptococcus, Streptococcus pneumoniae (20 – 60 %).
Aérobies à Gram – : Branhamella catarrhalis, Citrobacter freundii, Citrobacter koseri (30 – 50 %), enterobacter (30 – 50 %), Escherichia coli, Haemophilus influenzae, klebsiella (0 – 30 %), Neisseria gonorrhoeae, Proteus mirabilis, providencia (?).
Anaérobies : Clostridium perfringens, eubacterium (15 %), fusobacterium, peptostreptococcus, prevotella (30 – 70 %), Propionibacterium acnes, veillonella.
Autres : actinomyces.
Espèces résistantes :
Aérobies à Gram + : entérocoques, Listeria monocytogenes, staphylococcus méti-R*.
Aérobies à Gram – : acinetobacter, campylobacter, legionella, Morganella morganii, Proteus vulgaris, pseudomonas, serratia, vibrio, Yersinia enterocolitica.
Anaérobies : Bacteroides fragilis, Clostridium difficile.
Autres : chlamydiae, mycobactéries, mycoplasma.
* La fréquence de résistance à la méticilline est environ de 30 à 50 % de l'ensemble des staphylocoques et se rencontre surtout en milieu hospitalier.
Pharmacocinétique
Absorption :
Après injection intramusculaire, l'absorption du produit est rapide et complète : la biodisponibilité du céfuroxime administrée à la posologie de 500 mg est de 92 %.
Chez l'adulte, après administration intramusculaire d'une dose unique de 750 mg, la concentration plasmatique moyenne est de 17 mg/l et, après injection de 500 mg, de 12,3 mg/l ; elle est atteinte en moyenne en 60 minutes.
Après administration IV d'une dose unique de 750 mg et de 1,5 g, les valeurs extrêmes des Cmax sont respectivement de 53-73 mg/l et de 101-168 mg/l.
Après administration IV et IM de doses multiples, les paramètres pharmacocinétiques sériques du céfuroxime ne sont pas modifiés, traduisant l'absence d'accumulation du principe actif.
Après administration orale, le céfuroxime axétil, ester 1-acétoxy-éthyl du céfuroxime, est rapidement hydrolysé par des estérases non spécifiques de la muqueuse intestinale.
Biodisponibilité du céfuroxime axétil :
Sous forme de comprimé :
elle est, après administration de la forme comprimé chez le sujet à jeun, de 30 à 40 %,
elle est augmentée par la prise d'aliments, atteignant 50 à 60 %. Il est donc recommandé que le médicament soit absorbé 15 à 30 minutes après un repas.
Sous forme de granulés :
elle est, après administration de la forme granulés à jeun, inférieure de 20 à 25 % à celle de la forme comprimé,
elle n'est pas augmentée par la prise d'aliments pour cette forme.
Les Cmax suivantes ont été observées après une prise orale d'une dose unique de céfuroxime axétil :
10 mg/kg (granulés) : 3,3 mg/l ± 0,8 ;
15 mg/kg (granulés) : 2,2 mg/l ± 7,4 mg/l.
Elles sont atteintes en moyenne en 1 à 6 heures.
Chez l'adulte :
250 mg (comprimé) : 4 à 6 mg/l ;
500 mg (comprimé) : 7 à 9 mg/l.
Elles sont atteintes en 2 à 3 heures après la prise du médicament lorsque celui-ci est donné après un repas.
Chez le sujet âgé :
500 mg (comprimé) : 10,3 mg/l ± 6,1.
Elle est atteinte en moyenne en 3 heures après une prise à jeun.
Distribution :
Diffusion tissulaire :
Le céfuroxime axétil a une bonne diffusion dans les tissus de l'appareil respiratoire et de la sphère ORL, permettant d'obtenir des concentrations supérieures aux CMI des germes habituellement responsables d'infections respiratoires.
1 à 4 heures après injection IM d'une dose unique de 500 mg, les concentrations varient de 1,6 à 13,7 mg/l dans le parenchyme pulmonaire ; de 0,4 à 5,6 mg/l dans les sécrétions bronchiques.
Le céfuroxime diffuse également bien dans la peau et le secteur interstitiel, ainsi que dans la bile et la vésicule biliaire, le tissu osseux et articulaire, le tissu utérin et prostatique, le tissu rénal, le tissu cardiaque et l'humeur aqueuse.
Elle traverse facilement la barrière foetoplacentaire. Le passage dans le lait maternel est extrêmement faible.
Elle ne traverse pas la barrière hématoméningée, sauf en cas d'inflammation des méninges.
La diffusion tissulaire du céfuroxime a été étudiée chez l'adulte après administration d'une dose de 500 mg de céfuroxime axétil (comprimé pris à jeun) ; les concentrations tissulaires suivantes ont été observées :
muqueuse bronchique : 2,3 à 8,0 mg/kg ;
crachats : 2,8 à 3,3 mg/l ;
liquide de recouvrement de l'épithélium pulmonaire (lavage bronchoalvéolaire) : 0,2 à 7,6 mg/kg ;
muqueuse sinusale : 0,2 à 4,4 mg/kg ;
tissu amygdalien : 0,2 à 1,2 mg/kg.
La diffusion tissulaire du céfuroxime a été étudiée chez l'enfant après administration d'une dose de 250 mg de céfuroxime axétil (comprimé pris à jeun) ; les concentrations suivantes ont été observées dans le liquide auriculaire : 0,16 à 4,85 mg/l.
Taux de liaison aux protéines plasmatiques : le taux de liaison aux protéines plasmatiques est faible, de l'ordre de 33 %.
Le volume apparent de distribution du céfuroxime est de 25 à 30 l chez le sujet sain.
Élimination :
Le céfuroxime n'est pas métabolisé dans l'organisme et la quantité absorbée est éliminée à plus de 85 % par voie rénale sous forme inchangée dans les urines dans les 12 premières heures.
L'élimination se fait à la fois par filtration glomérulaire et sécrétion tubulaire, cette dernière étant ralentie par le probénécide.
Demi-vie d'élimination après administration de céfuroxime axétil :
Chez le nouveau-né à terme de moins de 1 mois : 3 à 5 fois plus élevée que chez l'adulte, de l'ordre de 4,5 heures chez le nouveau-né à terme de 4 jours.
Chez l'enfant : environ de 1,9 heure (granulés) ; chez l'enfant de plus de 1 mois, elle est de l'ordre de 1,1 heure après injection IM de 10 mg/kg.
Chez l'adulte : environ de 1,4 heure (comprimé) ; de 1,3 à 1,6 heure après injection IM (1,6 heure après 750 mg IM), et en moyenne de 1,1 heure après injection IV.
Chez le sujet âgé : augmentée, ne justifiant aucune réduction de la posologie tant que la clairance de la créatinine est supérieure à 20 ml/min (poudre et solvant pour suspension injectable IM à 750 mg et poudre pour solution pour perfusion IV à 1,5 g) ou à 40 ml/min (poudres pour solution injectable IM, IV à 750 mg et à 250 mg).
En cas d'insuffisance rénale : augmente proportionnellement à la clairance de la créatinine justifiant une réduction de la posologie de moitié dès que la clairance de la créatinine est inférieure à 20 ml/min.
Remarque
Le médecin prescrit parfois un prélèvement pour identifier le germe responsable de l'infection et tester sa sensibilité aux antibiotiques. Le résultat de cet examen peut être faussé en cas d'automédication préalable : ne prenez pas et ne donnez pas d'antibiotiques sans avis médical.
L'éventuelle impression de fatigue n'est pas due à l'antibiotique, mais à l'infection elle-même.
Incompatibilités
En l'absence d'étude d'incompatibilité, ce médicament ne doit pas être mélangé avec d'autres médicaments (sauf ceux mentionnés à la rubrique Modalités de manipulation pour le dosage à 1,5 g).