Introduction

L’eau constitue environ 60 % du poids corporel chez l’adulte et jusqu’à 75 % chez les nourrissons. Elle est essentielle à pratiquement toutes les fonctions biologiques : digestion, circulation, régulation de la température, transport des nutriments, et élimination des déchets (Popkin et al., 2010). Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’accès à une eau potable de qualité reste un défi dans certaines régions du monde, notamment en Afrique subsaharienne, où l’on estime que plus de 400 millions de personnes n’ont pas accès à une source d’eau sûre (OMS, 2023).

Au Cameroun, les inégalités d’accès à l’eau potable persistent, en particulier dans les zones rurales, affectant l’hydratation optimale des populations, en particulier des enfants et des personnes âgées, qui sont les plus vulnérables aux effets de la déshydratation (UNICEF, 2021).


1. Rôle physiologique de l’eau dans l’organisme

a. Transport des nutriments et oxygène

L’eau facilite le transport des nutriments à travers la circulation sanguine et la diffusion cellulaire. Le plasma sanguin, composé à 90 % d’eau, assure le transport de l’oxygène et des éléments nutritifs essentiels aux tissus (Kavouras et al., 2013).

b. Thermorégulation

Le corps utilise la transpiration pour maintenir sa température interne. En évacuant la chaleur par l’évaporation de la sueur, l’eau joue un rôle essentiel dans la régulation thermique (Cheuvront & Kenefick, 2014).

c. Fonction cognitive et métabolique

Une hydratation insuffisante peut affecter la concentration, la vigilance et la mémoire à court terme. Des études ont montré qu’une déshydratation légère (<2 % de perte de poids corporel) peut altérer les performances cognitives (Armstrong et al., 2012).

d. Élimination des déchets

Les reins filtrent environ 180 litres de sang par jour pour éliminer les toxines. Une hydratation optimale permet une excrétion efficace de l’urée, de l’acide urique et d’autres déchets métaboliques (Manz & Wentz, 2005).


2. Conséquences d’une déshydratation

a. Symptômes de déshydratation

La déshydratation peut provoquer des maux de tête, fatigue, confusion, bouche sèche, diminution du volume urinaire et hypotension. Elle peut être aiguë ou chronique, selon la durée et la gravité de la privation hydrique.

b. Risques accrus chez certaines populations

Les nourrissons, les personnes âgées et les patients atteints de maladies chroniques (diabète, insuffisance rénale) sont plus exposés aux risques de déshydratation (Stookey et al., 2005).

c. Impact sur la santé globale

Une déshydratation chronique peut aggraver des affections telles que les infections urinaires, les calculs rénaux, les constipations et les migraines (Maughan et al., 2018).


3. Besoins quotidiens en eau et recommandations

a. Apports recommandés

Selon l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments), les besoins journaliers en eau sont de 2,5 litres pour les hommes et 2 litres pour les femmes, incluant les liquides et les aliments (EFSA, 2010).

b. Sources d’hydratation

Outre l’eau potable, les fruits, les légumes, les soupes et les boissons (non sucrées) contribuent à l’hydratation. Par exemple, une pastèque contient plus de 90 % d’eau.

c. Facteurs influençant les besoins

Les besoins en eau varient selon l’âge, le sexe, l’activité physique, la température ambiante, la grossesse et la présence de maladies.


4. Hydratation en Afrique et au Cameroun

a. Défis liés à l’accès à l’eau potable

En Afrique subsaharienne, les infrastructures d’approvisionnement en eau sont souvent insuffisantes. Le rapport JMP 2023 de l’OMS/UNICEF montre que seulement 65 % des ménages camerounais accèdent à une source d’eau potable améliorée.

b. Risques sanitaires

Le manque d’eau propre augmente les risques de maladies hydriques : diarrhées, choléra, typhoïde. Ces pathologies aggravent à leur tour la déshydratation (UNICEF, 2021).

c. Initiatives locales

Des ONG et programmes nationaux tentent d’améliorer l’accès à l’eau potable à travers des forages, des réservoirs de pluie et l’éducation communautaire. Le projet PEA-MAT (Programme Eau et Assainissement pour les Ménages à faibles ressources) en est un exemple pertinent.


5. Conseils pratiques pour rester hydraté

  • Boire régulièrement sans attendre d’avoir soif
  • Privilégier l’eau aux sodas et boissons sucrées
  • Consommer des aliments riches en eau (fruits, légumes)
  • Ajuster sa consommation lors de fortes chaleurs ou d’activité physique intense
  • Veiller à l’hydratation des enfants et des personnes vulnérables

Conclusion

L’hydratation est un pilier fondamental de la santé. Elle influence le fonctionnement de tous les systèmes biologiques : circulatoire, nerveux, digestif et rénal. Au Cameroun comme ailleurs, une politique efficace d’accès à l’eau potable et une éducation à la consommation hydrique sont indispensables. En tant qu’individu, adopter des habitudes hydriques saines est un geste simple mais vital.

Pour en savoir plus sur les besoins du corps humain, lisez aussi notre article sur l’impact du sucre sur la santé globale. N’oubliez pas de consulter votre pharmacien ou médecin pour adapter vos besoins en eau à votre situation personnelle. Partagez cet article pour sensibiliser votre entourage à l’importance de l’hydratation !


Foire Aux Questions (FAQ)

1. Quelle est la meilleure boisson pour s’hydrater ?

L’eau reste la boisson la plus efficace pour s’hydrater. Les infusions non sucrées peuvent être une alternative.

2. Le café ou le thé déshydrate-t-il ?

Consommés modérément, ils ne causent pas de déshydratation. Toutefois, en excès, leur effet diurétique peut être significatif.

3. Comment savoir si je suis bien hydraté ?

Une urine claire et abondante est un bon indicateur d’hydratation.

4. L’hydratation aide-t-elle la peau ?

Oui. Une bonne hydratation améliore l’élasticité de la peau et réduit le dessèchement.


Références

  • Popkin BM, D’Anci KE, Rosenberg IH. (2010). Water, hydration, and health. Nutrition Reviews, 68(8):439-458. https://doi.org/10.1111/j.1753-4887.2010.00304.x
  • Kavouras SA. (2013). Assessing hydration status. Current Opinion in Clinical Nutrition and Metabolic Care, 15(5):566-572.
  • Cheuvront SN, Kenefick RW. (2014). Dehydration: physiology, assessment, and performance effects. Comprehensive Physiology, 4(1):257-285.
  • Armstrong LE et al. (2012). Mild dehydration affects mood in healthy young women. The Journal of Nutrition, 142(2):382-388.
  • Manz F, Wentz A. (2005). The importance of good hydration for the prevention of chronic diseases. Nutrition Reviews, 63(6 Pt 2):S2-S5.
  • Stookey JD et al. (2005). Drinking water is associated with weight loss in overweight dieting women. Obesity, 16(11):2481-2488.
  • Maughan RJ et al. (2018). A systematic review of the effects of hydration on health. Nutrients, 10(8):1209. https://doi.org/10.3390/nu10081209
  • OMS/UNICEF JMP. (2023). Progress on household drinking water, sanitation and hygiene 2000-2022. https://washdata.org
  • EFSA. (2010). Scientific opinion on dietary reference values for water. https://efsa.europa.eu/en/efsajournal/pub/1459
  • UNICEF. (2021). Situation de l’eau potable au Cameroun. https://www.unicef.org/cameroon/fr

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