Introduction
La fertilité féminine désigne la capacité biologique d’une femme à concevoir un enfant. Elle dépend d’un équilibre complexe entre les hormones, la santé des organes reproducteurs, et l’environnement interne et externe. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), environ 48 millions de couples dans le monde souffrent d’infertilité, et dans près de 50 % des cas, la cause est féminine (OMS, 2023).
En Afrique, les taux d’infertilité varient entre 15 et 30 % selon les régions, souvent liés à des infections non traitées, à l’absence d’accès aux soins et à des pratiques culturelles. Au Cameroun, une étude menée à Yaoundé révèle une prévalence de l’infertilité féminine de 19,2 %, principalement due à des causes infectieuses et hormonales (Foumane et al., 2017).
1. Facteurs hormonaux et endocriniens
a. Syndrome des ovaires polykystiques (SOPK)
Le SOPK est l’une des causes les plus fréquentes d’infertilité ovulatoire. Il touche 8 à 13 % des femmes en âge de procréer. Il entraîne une hyperandrogénie, une anovulation chronique, et une morphologie ovarienne polykystique. Ces perturbations empêchent une ovulation régulière, condition essentielle à la fécondation (Teede et al., 2018).
b. Troubles thyroïdiens
L’hyperthyroïdie et l’hypothyroïdie peuvent perturber le cycle menstruel via l’axe hypothalamo-hypophyso-ovarien. Une hypothyroïdie provoque une élévation de la prolactine, qui inhibe la sécrétion de GnRH, menant à une anovulation (Krassas et al., 2010).
c. Hyperprolactinémie
Une production excessive de prolactine (souvent par un adénome hypophysaire) bloque la libération de LH et FSH, hormones indispensables à la maturation folliculaire.
2. Âge et réserve ovarienne
La fertilité diminue naturellement avec l’âge. Après 35 ans, la réserve ovarienne baisse rapidement, tout comme la qualité ovocytaire. Des tests comme le dosage de l’hormone antimüllérienne (AMH) ou le comptage des follicules antraux peuvent évaluer cette réserve. À 40 ans, la probabilité de conception naturelle tombe en dessous de 5 % par cycle (NIH, 2020).
3. Infections et maladies pelviennes
Les infections sexuellement transmissibles (IST) comme la chlamydia ou la gonorrhée non traitées peuvent provoquer des salpingites, aboutissant à une obstruction tubaire. Ceci constitue une cause majeure d’infertilité en Afrique subsaharienne (Rowley et al., 2019).
Les infections post-abortum ou post-partum mal gérées entraînent également des adhérences intra-utérines (syndrome d’Asherman).
4. Facteurs environnementaux et mode de vie
a. Tabac, alcool et substances toxiques
Le tabac altère la vascularisation ovarienne et augmente le stress oxydatif. L’exposition chronique à des solvants organiques, pesticides ou perturbateurs endocriniens (phtalates, bisphénol A) réduit la qualité ovocytaire (Hunt et al., 2012).
b. Nutrition et indice de masse corporelle (IMC)
Une malnutrition ou un IMC < 18 ou > 30 peut provoquer des troubles de l’ovulation. L’obésité altère la réponse ovarienne aux gonadotrophines et augmente la résistance à l’insuline (Pasquali et al., 2007).
5. Facteurs psychologiques et stress
Le stress chronique agit sur l’axe HHO (hypothalamo-hypophyso-ovarien), en réduisant la sécrétion de GnRH. Le cortisol élevé inhibe les gonadotrophines, perturbant ainsi l’ovulation. Bien que difficile à quantifier, cet impact est désormais bien documenté (Lazarus, 2000).
6. Anomalies génétiques et malformations utérines
Des anomalies chromosomiques comme le syndrome de Turner (45,X0) ou les translocations équilibrées peuvent compromettre la fertilité. Les malformations utérines (utérus cloisonné, bicorne) perturbent l’implantation embryonnaire et augmentent le risque de fausse couche.
Lire aussi :
- Hémoglobine Glyquée : À Quoi Elle Sert ?
- WHO – Infertility factsheet
- NIH – Causes of female infertility
Conclusion
La fertilité féminine repose sur une harmonie complexe entre systèmes hormonaux, immunitaires, génétiques et environnementaux. En Afrique et au Cameroun, les défis sont nombreux, entre manque d’accès aux soins spécialisés, infections fréquentes et absence de sensibilisation. Il est crucial de renforcer la prévention, le dépistage et l’éducation reproductive pour améliorer les taux de conception naturelle.
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Foire Aux Questions (FAQ)
1. À partir de quel âge la fertilité commence-t-elle à diminuer significativement ?
Dès 32 ans, une légère diminution est observable, mais elle devient marquée après 35 ans.
2. Peut-on prévenir l’infertilité liée aux infections ?
Oui, par une dépistage régulier des IST, une hygiène gynécologique adaptée et un suivi médical rapide.
3. L’alimentation influence-t-elle vraiment la fertilité ?
Absolument. Une alimentation équilibrée riche en antioxydants, acide folique, zinc et oméga-3 améliore les fonctions ovulatoires.
4. Est-il possible de restaurer la fertilité après traitement du SOPK ?
Oui, grâce à des modifications de mode de vie, des traitements médicamenteux (metformine, clomifène) ou l’induction de l’ovulation.
Références bibliographiques
- OMS. (2023). Infertility. Lien
- Foumane, P. et al. (2017). Facteurs étiologiques de l’infertilité féminine à Yaoundé. PubMed
- Teede, H. et al. (2018). Recommendations from the international evidence-based guideline for the assessment and management of PCOS. PMC
- Krassas, G. et al. (2010). Thyroid disorders and female reproduction. PubMed
- Hunt, P.A. et al. (2012). Bisphenol A exposure and ovarian function. PMC
- Pasquali, R. et al. (2007). Obesity and female reproductive function. PubMed
- Lazarus, R. S. (2000). Toward better research on stress and coping. PubMed
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