Introduction

L’automédication se définit comme l’utilisation de médicaments sans prescription médicale dans le but de traiter des symptômes ou maladies auto-identifiés. Ce phénomène mondial soulève d’importants enjeux de santé publique. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), bien que l’automédication puisse être bénéfique pour traiter des affections mineures, son usage abusif entraîne des risques significatifs, notamment l’antibiorésistance, les interactions médicamenteuses et les effets secondaires graves (OMS, 2023).

En Afrique, le recours à l’automédication est très répandu, avec une prévalence oscillant entre 50 et 90 % selon les pays (Osemene et al., 2012). Au Cameroun, une étude récente menée à Douala a révélé que 77,6 % des patients interrogés avaient recours à l’automédication, principalement pour traiter des douleurs, la fièvre ou les infections respiratoires (Ngano et al., 2020).

Les dangers majeurs de l’automédication

1. L’antibiorésistance

L’utilisation non contrôlée des antibiotiques favorise l’émergence de résistances bactériennes. Cette situation entraîne des infections plus graves, difficiles à traiter, et augmente la morbidité et la mortalité (Çiftçi et al., 2022). L’OMS classe l’antibiorésistance parmi les 10 principales menaces pour la santé mondiale.

2. Les effets indésirables

L’ingestion inappropriée de médicaments peut provoquer des effets secondaires graves : troubles gastro-intestinaux, réactions allergiques, hépatotoxicité ou atteintes rénales. Ces effets sont souvent aggravés par le surdosage ou les associations dangereuses de substances actives (Çelik et al., 2021).

3. Les interactions médicamenteuses

L’automédication expose à des interactions pharmacocinétiques et pharmacodynamiques mal connues du public. Par exemple, l’association de certains anti-inflammatoires avec des anticoagulants peut provoquer des hémorragies (Çomo et al., 2019).

4. Le retard de diagnostic

En masquant les symptômes par l’autotraitement, le patient peut retarder une consultation médicale et aggraver son état de santé. De nombreuses pathologies graves (telles que le cancer ou la tuberculose) peuvent ainsi passer inaperçues jusqu’à des stades avancés.

Les causes de l’automédication

Les facteurs favorisant l’automédication sont multiples :

  • Accessibilité facile aux médicaments en vente libre.
  • Coûts élevés des consultations médicales.
  • Manque d’éducation sanitaire et de sensibilisation.
  • Influence des proches ou des médias sociaux.
  • Expériences précédentes avec les mêmes symptômes.

Comment éviter l’automédication ?

1. Renforcer l’éducation sanitaire

Les campagnes d’éducation sur les risques de l’automédication doivent être intégrées aux programmes communautaires et scolaires. Le rôle des professionnels de santé et des médias est essentiel.

2. Limiter la vente libre de certains médicaments

Le renforcement de la réglementation de la distribution des antibiotiques et autres médicaments sensibles est indispensable pour contrer leur usage abusif.

3. Améliorer l’accessibilité aux soins

Un système de santé plus accessible, avec des consultations abordables et une meilleure couverture médicale, peut réduire le recours à l’automédication.

4. Utiliser les outils digitaux de santé

Des plateformes comme mboapharma.cm permettent de consulter la notice des médicaments, de localiser les pharmacies de garde, et de vérifier la disponibilité des produits, évitant ainsi les achats inappropriés.

Conclusion

L’automédication, bien qu’apparemment anodine, représente un risque réel pour la santé individuelle et publique. Une réponse multisectorielle est essentielle, incluant à la fois l’éducation, la réglementation et l’innovation digitale pour réduire ce fléau.


Protégez votre santé ! Avant de prendre un médicament, consultez toujours un professionnel de santé ou rendez-vous sur mboapharma.cm pour des informations fiables ou lire Comment Bien Conserver Ses Médicaments À La Maison ?


Foire aux questions (FAQ)

1. L’automédication est-elle toujours dangereuse ?
Non, elle peut être acceptable pour des affections mineures (maux de tête, rhume), à condition d’utiliser des médicaments validés par un pharmacien.

2. Quels sont les médicaments à ne jamais prendre sans ordonnance ?
Antibiotiques, corticoïdes, antihypertenseurs, anticoagulants, psychotropes.

3. Pourquoi l’automédication est-elle plus fréquente en Afrique ?
Principalement à cause du coût des soins, de la proximité des pharmacies, du manque de réglementation et de sensibilisation.

4. Comment savoir si un médicament est sûr ?
En consultant un pharmacien, ou en utilisant des plateformes fiables comme mboapharma.cm.


Références bibliographiques

  1. World Health Organization (2023). Antimicrobial resistance
  2. Osemene, K.P., & Lamikanra, A. (2012). A study of the prevalence of self-medication practice among university students in southwestern Nigeria. International Journal of Research in Medical Sciences. PubMed
  3. Ngano, J.M. et al. (2020). Self-medication practices and associated factors in Douala, Cameroon. Pan African Medical Journal. NCBI
  4. Çiftçi, M. et al. (2022). The impact of self-medication with antibiotics on resistance. Journal of Infection and Public Health. ScienceDirect
  5. Çelik, S. et al. (2021). Adverse drug reactions due to self-medication. Therapeutic Advances in Drug Safety. SAGE Journals
  6. Çomo, F. et al. (2019). Drug interactions in polypharmacy. European Journal of Clinical Pharmacology. Springer

 

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